LA VALLÉE DE LA SOUMMAM - Les Alsaciens-Lorrains

Publié le 11 Mars 2015

 

 
 
Nombre de colons alsaciens-lorrains se sont également fixés à partir des années 1872 dans la vallée de la Soummam, située entre la Petite et la Grande Kabylie et qui doit son nom au cours inférieur de l'oued Sahel. Cette petite rivière temporaire et souvent desséchée charrie d'immenses masses d'eau et de boue lors des crues, inondant les basses terres et y laissant d'énormes et de multiples terrains marécageux, autant de nids à moustiques et de... paludisme. De plus, en été, le Sirocco, ce vent chaud et sec du Sahara, balaie toute la vallée. C'est pourquoi des centaines de colons ne sont pas restés, alors que d'autres ont préféré s'installer sur les hauteurs, a l' abri des inondations et des fièvres *.
Lorsque les premiers immigrants sont arrivés dans cette région, située au sud-ouest de Bejaïa (ex-Bougie), ils ont rencontré des tribus nomades et des terres fertiles, mais recouvertes de hautes broussailles qu'il fallait défricher avec un matériel sommaire au prix de nombreuses difficultés et sous un soleil de plomb.
Pourtant, les pionniers, asséchant les terres insalubres et plantant des frênes et des eucalyptus, ont progressivement transformé la vallée où le blé a commencé à pousser.
A une quinzaine de kilomètres de Bougie a été créé en 1872, sur une hauteur, le village de La Réunion où, sur les 28 familles européennes, dont 27 venant d'Alsace-Lorraine, seules sept sont restées, ainsi qu'une famille algérienne sur les15 arrivées en même temps. En ce qui concerne les colons des trois départements perdus, débarqués près de Bougie, « ils sont venus dès le mois de mai, c'est-à-dire à l'époque où commencent les chaleurs. Tous ont été plus ou moins éprouvés par le climat “
*. Plusieurs enfants ont succombé et quelques familles effrayées ont quitté cette localité pour se diriger sur d’ autres points de l’Algérie.
Les causes supposées « de certaines maladies étant l'eau que boivent les habitants », l'autorité militaire a fait arracher des racines vénéneuses proches du ruisseau d'alimentation. A La Réunion et dans les futurs villages de El Kseur
(Bitche) et de Oued-Amizour (Colmar), l'armée avait fait construire des gourbis en pierres et en terre, comme premiers abris. Les vivres étaient fournies et les colons percevaient des vêtements militaires réformés. “ En octobre, avec la fin des chaleurs, la situation s'était améliorée “.