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Publié le 25 Juillet 2015

  Autrefois, la naissance d’un enfant (talalit) s’accompagnait de rites et de symboles qui s’organisaient selon une logique proche de celle qui présidait à la disposition de la maison traditionnelle.

Au coeur de ce rituel, la qabla, femme en général âgée, gardienne des traditions et du savoir magique, qui remplissait les fonctions d'accoucheuse.

Voici quelques uns de ces rites:

Immédiatement après l’accouchement, on allongeait la mère sur un lit qu'une assistante de la qabla avait préparé d’avance contre le mur de tasga ou « mur de la lumière ».

Si l'enfant était un garçon:

la qabla prenait une faucille – amger – , symbole de virilité, car lié au travail des hommes, et la déposait sur le seuil de la maison, du côté droit : gher tnebdat tayeffust.

Elle posait ensuite un porte-monnaie sur la tête du garçon :

Akken at-timghur texrit-is

(Littéralement : pour que son porte-monnaie « se glonfle »)

Et pour qu’il devienne un personnage influent dans la famille : Akken adghughal d-aqerru bbw-uwwam.

Si l'enfant était une fille:

La qabla prenait un tamis – agherbal – et une quenouille – tizdit – , symboles de féminité, car liés au travail des femmes, et les déposait également sur le seuil, toujours du côté droit. Elle posait ensuite sur le ventre de l'enfant une boucle d’oreille en argent :

Akken at-tesfu am lfetta

(Pour qu’elle soit aussi pure que l’argent).

Et ajoutait une pincée de sel :

Akken at-tmeleh deg-gilsis, di lecghal-is, di zzin-is

(Pour qu’elle ne soit fade ni dans ses propos, ni dans ses gestes, ni dans sa beauté.)

Ces rites qui, dès la naissance, séparaient le garçon et la fille, le monde masculin et le monde féminin, annoncaient les deux univers qui leur correspondaient :

a) Axxam (maison) lieu des secrets et lieu d’intimité, domaine de la femme.

b) Tajmaât (maison d’assemblée du village), lieu de la vie publique, en pleine rue…, domaine de l’homme.

Le premier jour après la naissance, tôt le matin, l’accouchée faisait sa toilette.

L’eau utilisée était chargée de signification et de pouvoir magique. Il ne fallait surtout pas la jeter n’importe où !

Si le nouveau-né était une fille, on la répandait sur la cour, afin qu’en grandissant, la fille ne s’aventure pas au-delà de la porte de clôture (tabburt bbwfrag).

Si le nouveau-né était un garçon, on répandait l’eau dans la rue.

dans d'autre region d'algerie

Comme partout au Maghreb, le nouveau-né est accueilli par des "youyous" et bien souvent, un mouton est sacrifié pour célébrer l'évènement.
Dans la région de Kabylie (Est de l’Algérie), après la naissance du bébé, le placenta est enterré sous un figuier. Une autre coutume veut que l'enfant soit lavé avec de l’huile mélangée à du sel trois soirs de suite… pour que le nouveau-né sente toujours bon.
Après l’accouchement, certaines familles gardent le cordon ombilical. La mère le montre à son enfant lorsqu'il a 7 ans pour qu’il se souvienne de son enfance.
Pour protéger le bébé des mauvais génies, un couteau est placé dans le lit de l’enfant . Et pour détourner le mauvais œil, les yeux du bébé sont entourés d’un trait de khôl noir .
Toujours pour éloigner les esprits malins, la mère noue à l’enfant deux fils de laine noir et blanc au poignet et à la cheville gauche, sept jours après sa naissance.

 

Rédigé par Guerri

Publié dans #LA CULTURE BERBERE

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